Il y a quelques semaines, je t’expliquais que j’utilisais le Mind-Mapping pour structurer mes idées avant de me lancer dans un nouveau récit. Aujourd’hui, je m’en vais te parler d’une autre pratique que j’affectionne dans mon processus créatif : écrire en mode AGILE !
La méthode AGILE, qu’est-ce que c’est que ce truc ?

C’est une technique qui a été déployée par les équipes informatiques, une méthode de développement qui a pour vocation de définir > développer > tester > ajuster > continuer. Pour simplifier à outrance, il s’agit d’éviter l’effet tunnel des projets informatiques en s’assurant que les besoins utilisateurs sont toujours au cœur des développements réalisés. On parle alors de processus itératifs.
Si le sujet te passionne, tu trouveras tout plein d’informations sur le grand Internet.

En ce qui me concerne, cette méthode me sert à produire plus rapidement un manuscrit exploitable. J’entends par là que mon premier jet est déjà relu, corrigé et testé (le tout, plusieurs fois).
Alors là, tu te dis : « C’est super ! Je veux le faire ! »
Ce à quoi je te réponds : « Cool ! »
Note qu’il y a quelques prérequis ou plutôt, trucs à savoir.
L’AGILE pour moi
Pour que cette méthode soit efficace, je respecte un certain nombre de choses.
Je planifie
Ainsi, j’évite la procrastination. A chaque début de projet, je mets une date de publication et ensuite, je fais un rétro-planning. Donc, si je veux avoir terminé le premier jet d’un roman à telle date, il faut que j’ai finalisé le synopsis à telle date et donc que j’ai terminé mes fiches perso à telle date et donc que j’ai terminé mon mind-mapping à telle date, etc.
Je m’organise
En général, j’ai un planning général qui inclut tous mes projets (romans, séries, articles etc.) et si je sens que je bloque sur l’un d’eux, je ne m’acharne pas. Je reprends ce planning global et je bouge les blocs pour éviter de sombrer dans le marasme de « C’est trop dur ! J’y arrive pas ! ». A noter que je me réserve des périodes de break qui seront soit utilisées pour un vrai repos soit pour imaginer mes prochaines histoires (ou pour m’adonner aux travaux chez moi, parce que ça aussi, ça ne se fait pas tout seul !).
J’écris, beaucoup
Oui, alors, c’est un peu la pierre angulaire de cette méthode : faut écrire tous les jours et produire en quantité. Mais écrire, c’est comme tout : plus on le fait, plus on est efficace. Donc, faut se forcer, faire ça avec sérieux et surtout, accepter les bons comme les mauvais jours. Ne pas se flageller les jours où ce qu’on écrit est moyen (voire, très nul). Ce n’est pas grave, ça fait partie de la création.
Ces derniers mois, j’ai énormément augmenté ma capacité de production puisque j’ai écrit deux romans en un peu plus de deux mois. Après décompte, cela représente entre 1000 et 1500 mots par jour, ce qui n’est ni énorme, ni peu. Lorsque j’appliquais la méthode sprint (sans relecture), je produisais facilement le double (j’étais à environ 3000 mots par jour).
Seulement, je consacre désormais du temps à la qualité de ce que je produis. Je relis puis je corrige au fil de l’eau, je fais des boucles de plus en plus grandes de relecture et de correction. Pour compléter, je fais relire des morceaux par d’autres personnes.

C’est quoi ta routine alors ?
Toute séance de travail débute toujours par une relecture à minima de ce que j’ai écrit la veille ou le matin si j’ai fait une coupure de plus d’une heure le midi. Régulièrement, je vais repartir plus loin dans le récit, à un tournant de l’histoire ou de l’évolution de mon personnage. Je relis parfois à voix haute et corrige ou annote les passage qui ne fonctionnent pas. Je vérifie la syntaxe, la cohérence de l’histoire, l’évolution des personnages, ainsi que les exigences narratives définies (une sorte de cahier des charges propre à chaque livre). En aucun cas, je me lance dans la suite du récit tant que ce que j’ai détecté comme peu qualitatif n’est pas amélioré. Je peux donc, certains jours, travailler sept heures et ne produire que cent ou trois cents mots. C’est ce qui explique le ratio général du nombre de mots par jour malgré un routine quotidienne (jours fériés et weekends compris) d’au moins six heures de travail.

A l’arrivée, mon premier jet a déjà été éprouvé par moi et quelques lecteurs (sur des parties du livre seulement). Ma phase de correction sera donc très rapide et je pourrais vite envoyer l’histoire en bêta-lecture.
Durant ce délai, je décroche de l’histoire et dans mon planning général, je prévois une phase de correction après retour des BL. Cette organisation me permet de prendre du recul, de passer à autre chose pour quelques semaines et de mettre un œil neuf dessus lorsqu’elle revient chez moi. Cela me rend plus efficace dans mes ajustements finaux.
Toutes ces itérations me conviennent et me rassurent, mais il est certain que ce n’est pas une méthode adaptée à tous les profils.
Libre à chacun de trouver sa routine, son rythme, ses outils… L’objectif est de continuer à créer et pour ça, aucune méthode n’est meilleure qu’une autre, ce qui compte vraiment, c’est ce qui te convient !

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