J’ai passé un été bien étrange et je ne parle pas de météo, même s’il y a des choses à dire. Un été fait de joies, de peines et de questionnements.

Tout d’abord, mais pas forcément dans le bon ordre des choses, j’ai perdu un proche. Un membre de ma famille dans des circonstances assez glauques. Moi qui écris des romans polars/thrillers avec des enquêtes, des autopsies et tout le toutim, j’ai bien regretté de m’être autant documentée sur ces questions. Disons que je ne pouvais pas faire l’autruche et demander à mon cerveau de se mettre en pause. Parce que mon cerveau n’en fait qu’à sa tête ! Tu noteras que je n’ai rien perdu de mon humour pourri…

Un décès, c’est toujours un choc, mais quand on a grandi dans une famille dysfonctionnelle, en plus du deuil, il faut supporter de voir remonter à la surface tout ce que l’on a mis des années à repousser loin de soi.

Je n’étais pas prête (mais l’est-on jamais ?) et je me suis pris tous les obstacles en pleine face… jusqu’à perdre pied. Chez moi, les dégringolades sont violentes, mais heureusement, éphémères. Je me suis mise en retrait de tout : les proches toxiques (qui me tiraient vers le bas), les réseaux sociaux, les copains et copines (à part deux de mes amies qui ont été d’une patience infinie). Tel un animal blessé qui se planque pour lécher ses plaies, je suis restée dans mon coin et j’ai essayé de comprendre et surtout d’accueillir mes émotions.

Il en est ressorti des choses positives comme le fait de me dire que malgré les épreuves provoquées par mon histoire familiale, j’étais en harmonie avec moi-même et avec les autres. Je n’ai pas de colère en moi et aucun ressentiment. Pas de besoin de vengeance ; uniquement le constat amer que l’espoir de parler sereinement avec ce proche venait de se briser à jamais. J’ai donc décidé, après quelques réflexions sur mes émotions, de ne pas nourrir de regrets sur ce point. La vie est facétieuse et contrairement à ce qu’il se passe dans les livres ou les films, on a rarement l’occasion de se pardonner mutuellement dans ce genre de schéma familial.

Je vais laisser mon inconscient continuer de m’envoyer des rêves de retrouvailles, de discussions saines et d’instants joyeux.

Puis, au milieu de ce tourbillon sombre, une merveilleuse nouvelle avec la signature d’un contrat d’édition dans une maison avec laquelle je voulais travailler. Au-delà de signer, j’ai été touchée par les premiers échanges, très humains, qui m’ont confirmé que ce que j’avais pu pressentir était juste. J’ai hâte d’avancer le travail édito maintenant, mais avant cela, il y aura les réunions virtuelles pour apprendre à se connaître encore un peu mieux. Je m’en réjouis d’avance.

Côté écriture, j’ai posé le stylo pendant plusieurs semaines, incapable de libérer mon esprit. Je l’ai accepté, consciente qu’il me fallait du temps pour rebondir. Sans compter que j’avais écrit deux romans en trois mois, j’étais aussi un peu vidée par ce rythme de dingue. Je n’ai rien voulu forcer, j’avais besoin de lâcher prise au moins sur quelque chose ! Et BIM ! Comme par magie, c’est revenu, doucement mais sûrement. Bon, je n’ai pas trop l’envie d’écrire des ambiances sombres, donc je suis repartie sur du feelgood. Même si au final ça ne donne rien, au moins, ça contribue à ma remontada émotionnelle !

Bon, là tu te dis que je tourne autour du pot pour justifier de n’avoir rien foutu de l’été ? Hein ? Bah si ! J’ai bossé parce que j’avais des formations de prévues et que je les ai quand même animées. Sincèrement, cela a sans doute contribué à me tenir la tête hors de l’eau (en plus de me permettre de gagner un peu de sous !).

Du coup, je sais que dans les prochaines semaines, ou les prochains mois, il ressortira encore des bouffées de tristesse ou de joie, je l’accepte, car je ne doute pas que cela viendra se déposer délicatement sur l’arbre de ma mémoire. Tel un tronc qui se pare peu à peu de mon vécu et dont chaque couche nourrit ma créativité. Je dois juste lui laisser le temps de se solidifier avant de contempler fièrement cette nouvelle écorce. Une nouvelle partie de ce que je suis.

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